La reprise : une solution pour étoffer le mid-market à la française

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Le marché de la reprise d’entreprise représente un volume de 600 000 entreprises qui vont changer de main dans les 10 ans à venir (source OSEO / INSEE), soit une moyenne de 60 000 transmissions par an. La reprise est l’occasion de mener des réformes au sein de l’entreprise et de la faire grandir.

Un mid-market trop inexistant en France

Ce qui manque à la France ? Un mid-market – ces « grosses PME » ou « Entreprises de Taille Intermédiaire » (ETI) – implanté et ambitieux. Aujourd’hui, il n’existe qu’environ 24 000 entreprises de ce type, dont l’effectif est compris entre 100 et 2 000 salariés. Contrairement au Mittelstand allemand ou aux medium-size companies américaines, ce statut est mal identifié en France. Une initiative est en cours pour mieux les valoriser, avec la mise en place de mesures concrètes adossées à la volonté d’en augmenter le nombre. Le terme ETI désigne aujourd’hui les entreprises qui ont entre 250 et 4 999 salariés et qui génèrent un chiffre d’affaires compris entre 0,5 et 1,5 milliard d’euros. Au-delà du débat sur la catégorisation, ce qui importe reste ce dont sont capables ces entreprises. Les grandes PME se distinguent des grands groupes par leur agilité et leur capacité à s’étendre tout azimut tant en France qu’à l’international grâce à leur réactivité et à leur profil innovant, des qualités plus qu’utiles pour rester compétitif en situation économique tendue.[b]La cause principale de l’échec d’une reprise[/b]

On constate un taux d’échec significatif avec 30 % de faillites au bout des 5 à 7 ans suivant la reprise. Cet échec réside dans le fait que, trop souvent, la reprise est réduite à un seul acte transactionnel alors que celui-ci doit en fait être un point de départ pour faire grandir l’entreprise et la faire changer de stade.[b]Réussir une reprise[/b]

Reprendre, c’est parvenir à créer de la valeur et mettre de l’intelligence dans l’offre existante. Le dirigeant peut être amené à repenser le modèle économique de l’entreprise et le management des hommes, sa vocation, son organisation, à redéfinir le marché et la clientèle, etc. Les réformes peuvent donc prendre des formes différentes. L’objectif du repreneur devenu dirigeant est bien d’imprimer sa propre vision, en fonction de ses compétences et de son expérience. Ces réformes à l’intérieur des entreprises sont nécessaires pour créer le mid-market français et développer une économie toujours plus forte, plus ambitieuse et donc plus compétitive. Il est donc grand temps de mieux valoriser ces entreprises et de les accompagner dans leurs différentes phases de développement. La reprise d’entreprise entendue sous l’angle de la croissance externe peut être un moteur pour réussir une mutation nécessaire à la France.[b]Les exemples[/b]

L’exemple réussi d’un membre de l’Institut Sage, Marc Hoffer, est en ce sens significatif : après 6 rachats, son entreprise d’intérim de niche, Nextim, compte aujourd’hui plus de 1 500 salariés. C’est aussi le modèle de développement de Sage, qui est passé en France du statut de PME (722 salariés en 1997, 80 millions d’euros de chiffre d’affaires) à celui d’ETI (2 455 salariés aujourd’hui, 300 millions d’euros de chiffre d’affaires). De la même manière, il y a quelques jours, nous avons eu le plaisir de décerner le Trophée de la reprise du Club des Cédants et Repreneurs d’Affaires (CRA) – dont l’Institut Sage est partenaire – à Olivier Riom, repreneur de Volutique & Jugeur. Il s’agissait surtout de récompenser une gestion sans faille de l’après-reprise.
En effet, Olivier Riom a choisi de réformer son entreprise en menant des actions significatives de développement et en instaurant une politique salariale motivante pour le personnel. Résultat : trois ans plus tard, il a doublé les effectifs, le chiffre d’affaires et les bénéfices de Volutique & Jugeur avec 110 collaborateurs et 10,8 millions d’euros de chiffre d’affaires. Cet exemple montre que la reprise d’entreprise est l’occasion – quasi nécessaire – de déployer une politique de réformes innovantes, qu’elles soient technologiques ou non, au bénéfice du développement de l’entreprise.

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