Ce que chaque corps peut nous raconter

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J’ai acheté ce livre il y a quelques années et il m’a ouvert les yeux. Après avoir quitté Cuba pour les Etats-Unis à l’âge de 8 ans, sans parler un mot d’anglais, Joe Navarro a appris seul l’art du langage corporel.

Ne pas être capable de comprendre ses pairs ne l’a pas empêché de se faire des amis, et il a continué toute sa vie à décrypter les signes non-verbaux. Il a travaillé 25 ans au FBI en tant qu’agent spécialisé dans le contre-espionnage et dans le domaine de l’évaluation comportementale.

Après avoir pris sa retraite, il a commencé à tenir des conférences et à écrire des livres sur le langage corporel, dont voici le plus célèbre.

Ci-dessous 3 points que vous devriez retenir de “What Every Body Is Saying” :

  1. Au moins 60 % de ce que vous dites ne sort pas de votre bouche.
  2. Il y a une autre option que la fuite ou le combat.
  3. Pour passer maître du langage corporel, vous devez développer votre conscience situationnelle.

Vous voulez devenir un grand espion (ou même juste déchiffrer le comportement des gens ?) C’est parti !

Leçon 1 : au moins 60 % de ce que vous dites ne sort pas de votre bouche.

Le pourcentage varie souvent, c’est pourquoi je dis “au moins”. Je me souviens de la scène d’ouverture de “Hitch, expert en séduction”, où Will Smith dit que la communication est composée à 60 % du langage corporel et à 30 % du ton.

Certaines études confirment ces chiffres quand d’autres incluent ce dernier dans ces 60 %, il est donc difficile de savoir. Cependant, on peut dire sans problème que plus de la moitié de ce que l’on dit ne sort pas de notre bouche.

Joe décrit la communication humaine comme un puzzle complexe, et les mots que nous utilisons ne représentent qu’une petite partie cet ensemble. Quand on y pense, il a raison. Par exemple, il dit que deux étrangers peuvent devenir amis sans même échanger un mot – ce qu’il a lui-même vécu de nombreuses fois quand il est arrivé aux Etats-Unis enfant.

Ou pensez à Chris Hughes, lui et son équipe ont réussi à sortir indemne d’une embuscade irakienne en faisant un signe de respect. Nous ne comprenons bien souvent pas ce que le corps de l’autre essaye de nous dire, parce que nous ne savons pas le déchiffrer, mais quand on arrive à le faire, on peut être certain que ce que nous apprenons est la vérité.

Les signes non-verbaux sont bien plus fiables que les mots que nous prononçons, parce qu’on nous apprend à adapter notre discours (et même la vérité) à la situation dès notre plus jeune âge, mais nous ne pouvons pas nous débarrasser de la façon dont notre corps réagit, car c’est ancien et ancré en nous.

Leçon 2 : il y a une autre option que le combat ou la fuite. 

S’il est pratiquement impossible de faire disparaître notre langage corporel (avez-vous essayez de ne pas vous toucher le visage ou la nuque quand vous êtes stressé ?) c’est parce que c’est implanté dans notre système limbique. Joe l’appelle “le cerveau honnête” parce que les réactions qu’il provoque sont immédiates et pures.

Le système limbique est ce qui nous a permis il y a des milliers d’années de nous mettre en sécurité dans une grotte, à la seconde où nous avons vu des lions ; c’est pourquoi il est toujours actif et qu’il ne peut nous laisser réfléchir. On appelle cela plus couramment “la réponse combat-fuite”. Mais en réalité, il ne s’agit là que des deux tiers de l’équation.

Selon Joe, une autre réaction la constitue : celle de l’immobilisation, qui viendrait avant la fuite, et le combat constituerait donc notre dernier recours. De nombreux animaux se figent quand un prédateur approche parce que le moindre mouvement attire l’attention. S’ils restent silencieux, il y a des chances pour que ce dernier passe devant eux sans les remarquer.

Vous vous souvenez quand les visiteurs essayent de ne pas bouger d’un poil dans “Jurassic Park” ? C’est la réaction de l’immobilisation, que l’on utilise encore aujourd’hui dans des cas extrêmes. Certains étudiants ont survécu à la fusillade de Virginia Tech en faisant tout  simplement les morts. Essayez de remarquer la prochaine fois où vous vous immobiliserez parce que vous êtes surpris d’une manière ou d’une autre, et vous verrez la puissance de votre système limbique.

Leçon 3 : vous devez développer une conscience situationnelle si vous voulez passer maître du langage corporel. 

Voilà pour les bases, mais comment devenir bon dans ce domaine ? Comme toujours, il n’y a pas de secret. La pratique, la pratique, la pratique. Ce que vous devez développer s’appelle la conscience situationnelle. Cela signifie être conscient du maximum de détails possible quelle que soit la situation.

Ne regardez pas vers le bas. Savez-vous ce que signifie F8 sur votre clavier ? Pas de panique, personne ne le sait 🙂 mais c’est ce que je veux dire.

Vous pratiquez la conscience situationnelle en vous concentrant sur votre environnement et sur les personnes qui vous entourent, en étant présent mais sans attirer l’attention. Ne fixez pas les gens, soyez subtile, mais essayez de repérer les signes et les détails. Pour être en mesure de dire si l’attitude de quelqu’un est mauvaise, vous devez d’abord savoir quel est son comportement en temps normal.

Remarque : Brett McKay a publié un guide qui explique comment développer la même conscience situationnelle que Jason Bourne, ce qui est un bon début ! Steve Kamb de Nerdfitness a lui aussi élaboré un ouvrage sur ce sujet.

En observant constamment, vous pouvez évaluer la normalité d’une situation et rapidement savoir quand quelque chose tourne mal ou est étrange, parce que le comportement des individus révèlera leurs vraies intentions.