Panorama des TPE sur l'emploi et la formation

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Du 8 au 18 mars 2011, le SDI a lancé une enquête auprès de ses adhérents, visant à apporter la contribution des TPE (entreprises de moins de 20 salariés) aux projets gouvernementaux de renforcement des filières de formation professionnelle et, plus globalement, de l’emploi.

800.000 embauches possibles dans les TPE en 2011

20% des entreprises ne comprenant aucun salarié envisagent au moins une embauche sur l’année 2011. Ce chiffre progresse avec la taille de l’entreprise, pour atteindre 68% d’intention d’embauches dans la catégorie des entreprises de 11 à 19 salariés. Au global, ce sont 32% des entreprises de moins de 20 salariés qui déclarent avoir un projet d’embauche sur 2011.

Compte tenu de leur supériorité numérique dans l’ensemble des entreprises en France, les 2,5 millions de TPE laissent ainsi entrevoir une capacité d’embauche évaluée à 800.000 postes en 2011.

Les aides à l’embauche, réponse partielle au coût élevé des charges sociales

Sans surprise, les responsables de TPE estiment à 44% que le premier frein à l’embauche est le coût du travail.

Si 43% des responsables de TPE se déclarent prêts à embaucher un salarié sans bénéficier d’aucune aide particulière, il n’en reste pas moins que 82% d’entre eux ne sont pas indifférents à une opportunité de cette nature, soit comme un critère d’embauche parmi d’autres (47%), soit comme critère essentiel à l’embauche (35%).

Il convient de distinguer l’approche des « micro-entreprises » (jusqu’à 5 salariés) de celle des entreprises de plus grande taille.
Pour les premières, les aides à l’embauche constituent l’élément déclencheur d’un recrutement. Pour les autres, le principe de la création étant acquis, l’aide n’est plus qu’un critère parmi d’autres.

Le « réseau » et l’apprentissage, filières privilégiées de recrutement

Le recrutement reste un acte à haut risque pour les chefs d’entreprise. Aux difficultés de gestion du personnel et au maquis du droit social viennent s’ajouter les charges annexes afférentes (médecine du travail, complémentaires santé obligatoires, taxe sur le dialogue social, cotisations à la Caisse de congés payés pour les artisans du bâtiment, taxes sur la formation,…) .
Dans ce contexte, il est préférable de ne pas ajouter à ces problématiques le risque de « rater » son recrutement par l’embauche d’une personne dont les chefs d’entreprise ne maîtrisent ni les compétences ni la motivation.

Pour autant, seuls 19% des responsables de TPE confieraient un projet de recrutement à Pôle Emploi. 39% d’entre eux préfèrent actionner leur réseau ou bien embaucher un apprenti (30%).
Plus la structure est petite, plus le chef d’entreprise a besoin d’être conforté dans son choix.

Néanmoins, les responsables de TPE restent parfaitement conscients des différences de finalités entre une embauche classique et la conclusion d’un contrat d’apprentissage, puisque seuls 22% d’entre eux ont recours à l’apprentissage aux fins de palier un accroissement d’activité.
De fait, les patrons de TPE abordent l’apprentissage comme la réalisation d’une mission sociale.

Les responsables de TPE misent sur les jeunes pour leur avenir commun

Contrairement à une idée largement répandue, seules 22% des TPE déclarent choisir l’apprentissage comme forme de recrutement en vue de palier un accroissement d’activité. La notion d’apprentissage, dans l’esprit des responsables de TPE, et plus particulièrement des artisans, reste encore fortement liée à celle de transmission d’un métier, conformément à l’esprit du compagnonnage.

Fiers de leurs métiers, les responsables de TPE souhaitent, par la voie de l’apprentissage, transmettre un savoir-faire (45%). Par ce biais, les artisans et commerçants assurent la continuité de leurs métiers par les nouvelles générations, voire la continuité de leur activité par la formation d’un éventuel repreneur.
Ils sont enfin 24% à être motivés par une mission sociale visant à aider un jeune à démarrer son parcours professionnel.

La mission de maître d’apprentissage revêt d’autant plus un caractère social, que le responsable de TPE doit lutter contre le manque de motivation des jeunes. Cette carence est considérée comme le premier obstacle à la conclusion d’un contrat d’apprentissage (50%).

Les OPCA, acteurs oubliés pour le financement de la formation des salariés des TPE

A 50%, les responsables de TPE préfèrent former eux-mêmes leurs salariés. 30% seulement font appel à leur OPCA pour le financement de la formation de leur personnel.

Ce chiffre est d’autant plus inquiétant que les entreprises de moins de 10 salariés n’ont d’autre choix que de verser à leur OPCA leur contribution à l’effort de formation, sans pouvoir en déduire, comme les entreprises de plus de 10 salariés, le coût d’éventuelles formations internes.

La capacité des TPE à créer de l’emploi est directement fonction des allégements de charges sociales.

Les responsables de TPE sont les premiers utilisateurs des contrats d’apprentissage. 70% de ces contrats sont signés par des entreprises de moins de 20 salariés. Ceux-ci déclarent souhaiter avant tout transmettre un savoir-faire, voire exercer un rôle social à l’égard des jeunes.

Les difficultés de recrutement des TPE sont, pour une grande part, liées à l’enjeu financier que représente l’embauche d’un premier salarié, ainsi qu’à la difficulté à évaluer un candidat. L’absence de crédibilité de Pôle Emploi ne permet pas de lever ce dernier obstacle
Moins d’1/3 des TPE songe à faire appel à leur OPCA pour le financement de la formation de leurs salariés. Ce chiffre est d’autant plus alarmant que les entreprises de moins de 10 salariés n’ont d’autre choix que de verser une cotisation annuelle à leur OPCA de branche en vue de la mutualisation de ces mêmes frais de formation.

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